lundi 4 décembre 2006

Un chercheur indubitable

Ce génie a déjà généreusement légué son corps à la science. Il lui faudra des millénaires, à la science, pour comprendre l'impeccable quadrillage neurologique qui se déploie là-dessous. C'est peut être le premier homo sapiens sapiens sapiens, Claude Allègre. Au moins, c'est vraiment un ambassadeur de l'encyclopédisme à la française. Il connaît l'univers comme sa poche. Dans l'histoire des sciences, il y a Léonard de Vinci, et puis lui. Modeste partisan de la démocratisation de ses savoirs, il condescend chaque semaine à vulgariser pour ses disciples une ou deux rubriques de son omniscience.
Il ne lit pas les "que sais-je", il écrit tout ce qu'il sait déjà. Entre deux dégraissages de mammouth, il dialogue avec Dieu et la Science, révolutionne la climatologie et repousse quotidiennement les limites de l'interdisciplinarité. Il publie trois pavés par an. Si tu veux avoir une chance d'effleurer son oeuvre intégrale, tu dois lire Allègre tôt. Son activité est telle que les francs maçons se demandent sérieusement s'il n'a pas une demie douzaine de clones. En guise d'étirement cérébral, il a même publié une compilation de ses meilleures blagues : quand on sait tout, on ne prévoit rien. Il a réalisé un miracle dans ma propre vie. Alors que j'ai calé sur les sciences dures en seconde grâce à une prof de math alcoolique et une chimiste imbibée d'anti-dépresseurs, Allègre m'a offert à l'aube une hypothèse fulgurante : et si l'univers tournait finalement autour de son nombril?

Aucun commentaire: