vendredi 26 janvier 2007

L'hypnose du bon sens


Tu vas rompre tranquillement. Tu peux me faire confiance. Tu crois en moi parce que tu veux croire en une France qui s'aime et qui croit en elle. Tu crois en moi parce que tu es pour que tout redevienne possible pour tous ceux qui le méritent vraiment.

Tu travailles dur et tu veux que le fruit mûr de ton dur travail régale tes enfants méritants. Tu veux que l'on punisse les responsables parce que tu veux une France forte dans une Europe forte. Tu veux secouer les vieux archaïsmes dans le respect des valeurs de la République. Tu veux une France décomplexée, une France ouverte sur un monde mondialisé, une France qui s'élance vers la France de demain. Tu veux libérer les énergies et ringardiser les paresseux.

Tu veux de l'ordre en mouvement mais tu ne veux pas de mouvement dans l'ordre. Tu veux choisir tes immigrés, tu ne veux pas les subir.

Tu ne veux pas d'une France en plein courant d'air.

Tu ne veux pas d'une France qui traîne les pieds pendant sa grasse matinée.

Tu veux des entreprises concurrentielles, tu veux un service minimum, tu veux récompenser les battants mais tu ne peux plus assister les fainéants. Tu ne peux plus supporter ceux qui cassent, ceux qui dégradent, ceux qui profitent des revenus d'assistance pour ne rien faire. Tu veux le meilleur pour tes enfants, tu ne peux pas accueillir toute la misère du monde, tu veux travailler plus pour gagner plus. Tu ne veux pas être en retard sur l'avenir. Tu ne veux pas être dépassé par le monde qui t'entoure. Tu veux que l'on te dise la vérité.

mercredi 3 janvier 2007

Un faux rebond

C'est vrai qu'il ne faut pas dire du bien des gens, mais Yannick fut un de mes héros. Sur un court, c'était un vrai fou artistique. Dans son tennis, il y avait de la soul et du soukouss. Il y avait des contre-temps, du pentatonique et de l'improvisation. Un mélomane sur la terre battue. Ses matchs étaient tendus comme des thrillers. Il montait au filet comme pour sauver un enfant de la noyade. Chacune de ses défaites était injuste car il était le plus beau à voir, le plus spectaculaire et le plus élégant, le plus rythmique et le plus rebondissant. Il ne perdait que contre des salauds frigorifiques, de froids assassins de fond de court, d'ennuyeuses machines à balles, des joueurs qui n'en sont plus. En faisant fondre l'impassible Suédois, il vengea Battiston et Mandela, les Tirailleurs Camerounais et les Apaches, Dreyfus et Toussaint Louverture. C'était comme ça que je le voyais. Yannick dépassait l'événement. Mais la retraite des sportifs, c'est pathogène.

Qui fit croire à Yannick qu'il suffit de retourner la raquette pour devenir guitariste? Qui l'envoya de force aux vocalises chez Michel Leeb? Qui a transformé mon Bob Marley du court central en Légitimus de la world miaouzique? Qui lui a suggéré cette danse des canards sodomites? Qui a voulu gâcher Noah? Je soupçonne le Club Med, Yvan Lendl et Banania. Il fait honte à mes rêves d'enfant avec son cocotier dans l'oeil, son faux accent blédard et ses bracelets brésiliens. Quand Awen ou Timothé me demande qui c'est le clown à la télé, je dois faire comme si je ne le connaissais pas. Ou alors je réponds comme pour Renaud ou Maradona : "c'est pas le même, mon fils, celui là, c'est un alcoolique homonyme". Ils comprendront quand ils seront plus grands. Noah c'était un artiste sur le court mais sur scène il a l'air sportif. Il smashait comme un shamane mais il chante comme un tennisman.