mercredi 27 décembre 2006

Pierre L., abbé des cent lotis

L'aventurier qui se pelote sur ce banc public, c'est un insurgé. Son créneau, c'est la fracture fiscale. C'est trop facile, à la fin, de gagner la sympathie des électeurs avec des causes voyantes. Pierre L. défend bruyamment une minorité silencieuse : les surimposés. En France, leur vie quotidienne est un calvaire, étouffé par un black out médiatique genre pensée unique. Leurs mouvements de ronds sont traqués par une pieuvre stalinienne qui éreinte leurs experts compteurs. Pour survivre, les surimposés doivent s'expatrier vers Monaco ou Saint Barthélémy pour conserver un peu de cette bonne argent gagnée à la sueur de leurs fonds. Ils ruminent leurs frustrations en attendant les soldes de Gucci et contentent leurs enfants avec des glaces moyennes. Il leur faut parfois tourner des publicités ridicules pour boucler les fins d'années, malgré le risque de surexposition.
En plus, c'est mauvais pour l'emploi des non-imposables, l'essorage fiscal du surimposé. C'est logique, ça. Le B.A ba de l'abbé des cent lotis. Un riche ça y en a créer de la richesse. La richesse ça y en a permettre aux riches d'acheter beaucoup de travail aux pauvres. Les pauvres, si ça y en a bien travailler, ça y en a pouvoir devenir riche, aussi. Donc le riche ça y en a créer de la richesse pour le pauvre, au fond.
"Là où l'on serre la ceinture les plus riches, on étrangle les plus pauvres", c'est le refrain vibrant des Lellouchistes. Assoiffés de justice fiscale, ils ont commis plusieurs pétitions pétaradantes et mijotent des émeutes hautaines place des vosges. Pour contribuer à la généreuse lutte, le radical mou propose une réduction de l'ISF à l'abonné capable de publier sur ce site des clichés inédits de la manifestation.