L'aventurier qui se pelote sur ce banc public, c'est un insurgé. Son créneau, c'est la fracture fiscale. C'est trop facile, à la fin, de gagner la sympathie des électeurs avec des causes voyantes. Pierre L. défend bruyamment une minorité silencieuse : les surimposés. En France, leur vie quotidienne est un calvaire, étouffé par un black out médiatique genre pensée unique. Leurs mouvements de ronds sont traqués par une pieuvre stalinienne qui éreinte leurs experts compteurs. Pour survivre, les surimposés doivent s'expatrier vers Monaco ou Saint Barthélémy pour conserver un peu de cette bonne argent gagnée à la sueur de leurs fonds. Ils ruminent leurs frustrations en attendant les soldes de Gucci et contentent leurs enfants avec des glaces moyennes. Il leur faut parfois tourner des publicités ridicules pour boucler les fins d'années, malgré le risque de surexposition.mercredi 27 décembre 2006
Pierre L., abbé des cent lotis
L'aventurier qui se pelote sur ce banc public, c'est un insurgé. Son créneau, c'est la fracture fiscale. C'est trop facile, à la fin, de gagner la sympathie des électeurs avec des causes voyantes. Pierre L. défend bruyamment une minorité silencieuse : les surimposés. En France, leur vie quotidienne est un calvaire, étouffé par un black out médiatique genre pensée unique. Leurs mouvements de ronds sont traqués par une pieuvre stalinienne qui éreinte leurs experts compteurs. Pour survivre, les surimposés doivent s'expatrier vers Monaco ou Saint Barthélémy pour conserver un peu de cette bonne argent gagnée à la sueur de leurs fonds. Ils ruminent leurs frustrations en attendant les soldes de Gucci et contentent leurs enfants avec des glaces moyennes. Il leur faut parfois tourner des publicités ridicules pour boucler les fins d'années, malgré le risque de surexposition.samedi 23 décembre 2006
Noël impair
jeudi 21 décembre 2006
L'extrême droite plurielle
La voilà, la première leçon de démocratie de la campagne 2007 en direction de l'UMPS. On serre les coudes à total tribord. Il ne manque plus que le nobliaud du Puy du Fou et la fête à la défaite pourra commencer. C'est vrai qu'à droite de Pasqua il y a une telle créativité idéologique qu'il fallait d'urgence ranger les pions sur l'échiquier : négationnistes têtus, poujadistes de proximité, néo-nazis camouflés, patriotes énervés, nationalistes anonymes, nihilistes affamés, militaristes en retraite, royalistes démagogiques, fascistes tricolores, coopératives des autoritaristes, collectionneurs de timbres coloniaux, antisémitistes visibles, vichystes nostalgiques, petits blancs consanguins, j'en passe tant ça pullule derrière Jeanne D'arc qui préfère partir en fumée. C'est un peu trop facile de brûler leurs images d'Epinal et cela fait perdre un temps fou, alors soulignons plutôt les leçons pédagogiques offertes par cette grande voiture balais du tour de France des idées.mardi 19 décembre 2006
Nombril Narcisse, mannequin en crampons
Il est beau comme un ballon neuf, Djibril C. Adepte du football total, il met son corps à l'épreuve pour faire peur au stoppeur et envoûter la femme du libéro. Physiquement, c'est l'antithèse de Guy Roux, mais pour le business, c'est son fils spirituel. Il change de scalp toutes les semaines pour perturber le marquage individuel. Du côté des futurs adversaires, on programme toute la semaine un Argentin hargneux pour marquer à la culotte le grand noir aux cheveux rouges et le défenseur en question voit arriver un grand blond tatoué avec une barbe bleue. Le temps de la traduction, Djibril a déjà troué les filets... lundi 18 décembre 2006
Bataille et Fontaine, psychologues de masse
Bataille et Fontaine, c'est comme les frères Bogdanoff, je n'arrive jamais à me souvenir qui est Igschka et qui est Grigor. C'est le syndrome Dupont et Dupond, ça, on sait tous qu'il y a une différence dans le bourlet de la moustache mais on n'arrive pas à l'associer à la bonne terminaison. Tout cela renvoie à un dysfonctionnement profond dans la perception sociale de la gémellité, mais cela ne gênera en rien mon propos.dimanche 17 décembre 2006
Bernard T., Saint qui touche
On lui donnerait Bourdieu sans confession. En voilà un qui n'est pas un héritier. Bernard T., c'est le Frison Roche de l'Everest social. C'est pour cette raison que les fils d'énarques cherchent à l'abattre. Une tripotée de jaloux. Je vous jure, monsieur le Juge. Tout ce qu'il a racheté pour un franc symbolique, c'est le symbole qu'il faut retenir, pas le franc. Le match payant de Marseille contre Valenciennes, c'était pas vraiment de la corruption, c'était pour protéger l'intégrité physique des joueurs. Les vilains scribouillards, gauchistes comme des fils de notables, qui font croire qu'il a beaucoup licencié, ce sont des manichéens amnésiques. Son vrai but, à Bernard, c'était d'en sauver, des emplois. D'ailleurs, en termes de propriété intellectuelle, il fût le créateur d'un argument à l'efficacité éprouvée. Maintenant dans le langage du management, on ne dit plus "plan de licenciement", on dit "plan de sauvegarde de l'emploi". C'est plus joli et ça rime bien dans un curriculum vidé. C'est un précurseur, Bernard T. vendredi 15 décembre 2006
Quelque chose à nous en Helvétie
Quand il a entamé des démarches afin d'obtenir la nationalité aux services de l'Etat civil de la municipalité de Saint Barthélémy, la secrétaire lui a demandé en rigolant : "vous êtes Belge ou quoi ?". Alors Johnny H. s'est mis à réfléchir. Son père l'était, Belge, c'est vrai, alors pourquoi pas lui ? Johnny H. est exténué par l'impôt soviétique qui ponctionne injustement les moyennes fortunes de France. Avec l'euro, son coach de stretching dermatologique a doublé ses tarifs. Il faut se payer des mois d'avocat dès qu'on rigole un peu avec une petite sur le yacht. Pas moyen d'importer non plus des plombiers polonais pour terminer sa villa à Saint Barth. Et puis tous ces salauds de pauvres qui le téléchargent gratis. Le stade de France est trop petit pour amortir les frais de maquilleuses et de pédicures.jeudi 14 décembre 2006
Une malchance pour l'égalité
Azouz B., à le voir sourire comme ça, il est bon comme dans ses romans et vraiment c'est un modèle d'intégration de la République méritocratique. Il fait partie des gentils, au gouvernement, avec Jean Louis B. C'est tout à fait un truc à la Chirac, ça : les synthèses entre la droite réactionnaire et les nihilistes arrivistes, libéraux quand même. Azouz, c'est pour montrer que la gauche n'a pas le monopole du coeur. Alors il est sous-ministre à l'égalité des chances. Sous-ministre, parce qu' il faut y aller doucement avec l'aile droite de la synthèse. A l'égalité, mais des chances seulement, pour la même raison. Son chef, Jean Louis B., il dit que la cohésion sociale, c'est son boulot. Lui aussi, il est de la droite gentille. Un qui remonte les manches pour les pauvres, comme Azouz B. Laurent B., caillasseur d'ambulances
Par exemple, moi, tout le monde s'en gave, c'était ma petite bouffée d'insolence dans ce PAF formaté. Laurent B., il était trop fort. J'adore comme il vanne. Trop puissant, l'amuseur, rien ne pouvait l'arrêter dans son délire. Même Thierry A., le présentateur de l'émission, il ne pouvait pas s'empêcher de pouffer. Une fois, il y avait Elisa Yapjörg, une top model danoise qui parlait pas bien le français mais qui présentait un décolleté ouvert sur des seins bombés. Carrément, laurent B., il lui a sorti : "j'irai bien faire un tour dans ta silicone vallée". T'as vu comment il gaze Gaffie ? Moi, ça me rappelait mon pote Jérôme quand on avait fait le voyage linguistique en Allemagne. Il parlait aux Allemands avec une voix toute douce et en fait il les insultait. Mais en français, tu vois, comme ça, ils comprenaient pas, les boches. J'adore ce genre d'humour, tu sais, quand le comique prend des risques. mardi 12 décembre 2006
Je suis devenu un vieux jeune
samedi 9 décembre 2006
Pascal S, démographe crétin
J'apprends ce matin que Pascal S., chanteur du dimanche matin, est à la démographie ce que Georges F. est au journalisme sportif : un des meilleurs analystes internationaux. Pour briller en société, il faut citer ce poète : "la bite des noirs est responsable de la famine en Afrique". Le cliché était déjà connu et ressassé mais je ne l'avais jamais entendu avec autant de violence et de vulgarité.vendredi 8 décembre 2006
Les rois de la gauche
Générosité ostentatoire
Le téléthon, c'est comme les pièces jaunes, ça m'énerve. Pourtant, les myopathes ne m'ont jamais rien fait de mal et je n'ai rien contre la générosité en général. C'est la mise en scène, les records débiles, le tourniquet à promesses de fric, toute cette charitable bien-pensance et politiquement hyper correcte qui me donne le tournis. Jamais je ne leur lâcherai un centime. mercredi 6 décembre 2006
Marcof, paparazzi psychanalyste
Il paraît que tous les militants du M.T.P.T.P.C.A.C.P le jalousent à fond. Pardon pour ceux qui ne connaissent pas, le M.T.P.T.P.C.A.C.P, c'est le Mouvement du Transfert Psychanalytique Télévisé Pour la Croissance de l'Audimat des Chaînes Publiques.
C'est vrai que le jour où il demandé à Charlotte Gainsbourg -en direct- , si le clip de Lemon Incest s'apparentait pas un peu quelque part à une espèce de viol télégénique, il a failli pousser Mireille Dumas et Henri Chapier à la retraite. Il croit que tous les téléspectateurs sont comme lui, Marcof : des chirurgiens de l'infiniment intime à l'intérieur de la star. Il faut tout déballer sinon c'est pas du jeu. C'est de la triche quand c'est pas transparent, une star. C'est pas pour le voyeurisme, hein, pas du tout, c'est pour leur faire du bien, aux stars. Marcof, il avait pris option psychologie de night club dans son BEP chanteur karaoké. Et il a bien retenu la leçon : la souffrance il faut la ver-ba-li-ser. En direct, en articulant et sans se gourer de caméra. Sur le plateau d'on a du flair pour la face cachée de tout le monde, il avait tout fait tout bien pour les mettre à l'aise, ses patients. . . Ariane pour la figure de la mère rassurante, Guy Carlier comme métaphore du divan, et Marcof, à l'écoute, l'oreillette aiguisée et la bouche en cul de ballon baudruche. Et ça marche : Renaud ne boit plus entre les repas et Doc Gynéco a trouvé un maître à penser. D'ailleurs, ça marche tellement bien que M6 s'est offert Marcof cet été. Et ça, c'est une grosse perte pour le M.T.P.T.P.C.A.C.P.
mardi 5 décembre 2006
Carambar light
lundi 4 décembre 2006
Un chercheur indubitable
Un phraseur intarissable
Alors là, si tu te prends pour un artiste, dégage. Tu nous envahis, avec tes millions de cartes postales bidons. C'est nul, ce que tu fais. Je préfère encore les bons vieux calembours premier degré, les proverbes galvaudés, les recettes locales, c'est dix fois plus marrant. Tu nous ennuies avec ton écriture pseudo-enfantine, tes aphorismes de café du commerce et tes gros clins d'oeil appuyés. Pourquoi t'es partout? Pourquoi tu nous a barbouillé tous les tableaux noirs avec ton tipex dégoulinant? T'es même pas drôle, même pas fin, même pas provocant, même pas original. Tu nous gonfles, à la fin. Ton seul talent, c'est d'avoir inondé le marché de la papeterie avec tes platitudes. Pour ça, parole, tu es extrêmement doué. Médite momentanément le motto de mon ami Malek : "si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, ferme ta bouche"Il y a trop de faux artistes.
Edouard L., vendeur militant
Faut chercher à le comprendre, Edouard. Déjà, il a eu une enfance difficile, au cœur des médiocres 30 glorieuses où l’on croyait que le bien-être reposait sur le patrimoine électroménager. Issu d’une humble famille de marchands bretons, il est tombé dans le baril de promotion magique quand il était petit. A sept ans, on lui offrit une calculatrice et des autocollants. Le dimanche, son pater l’emmenait détrousser les cultivateurs d’artichauts et les crêpiers. A douze, il collectionnait les catalogues et les boîtes de conserve. Il n’a pas eu le temps d’avoir une adolescence, Edouard. En mai 68, il vendait des posters, rue Soufflot.C’est ça, le déterminisme social, cette grande machine froide qui nous replace implacablement dans une catégorie proche de celles de nos parents. Seul un déclic, un heureux accident de la vie, une rencontre fortuite, un pur hasard, un court circuit anthropologique peut nous libérer de notre rôle imposé. Pour Edouard, ça s’est passé un soir d’Avril. Il venait de terminer l’inauguration de l’hyper de Courteville quand il trébucha sur une gondole du rayon lecture et bricolage. Les Héritiers de Bourdieu et une lampe de poche apparurent comme par magie. Il embarqua la torche et l’exemplaire, qu'il dévora dans la nuit. Le lendemain matin, il sentit gronder en lui une immense révolte et décida de tout plaquer pour devenir un poète engagé :
« Il est interdit d’interdire de vendre moins cher »
« Sous les pavés de saumon, deux sardines panées »
« Soyez impossibles, demandez des prix réalistes »
« Le pouvoir d’achat est au bout du crédit »
Bah quoi ?
dimanche 3 décembre 2006
Rira bien qui rira le dernier
Si ça se trouve, c’est de l’avant-garde. Il a atteint le treizième degré. Dieudonné a déclenché l’œuvre de sa vie sans prévenir personne que le spectacle a commencé. C’est une reconfiguration de l’humoristique qui marquera peut être un tournant définitif dans l’histoire du drolatique. Si ça se trouve, ça va super loin dans le tordant. C’est un sketch de longue haleine, une caméra cachée permanente, où l’artiste a dix ans d’avance sur son public.C’est un retournement total de la relation du comique à son public : le clown se marre sur scène tandis que les spectateurs se grattent la tête, ces cons là, avec leur humour de retard. Tu comprends ? C’est le rire du futur. Du thriller comique tendu par un système de vannes à retardement. C’est un peu compliqué sur le moment, mais il paraît qu’à la fin, on va se payer une sacrée tranche de fou rire. La rigolade en différé, c’est simple mais fallait y penser.
Oui-Oui le requin
Oui-Oui avec son beau taxi, il te facture une douzaine de bagages même si t’as les mains vides. Il initie nos marmailles à la toxicomanie infantile. Ma fille est tombée dans le panneau à dix-huit mois. Il a suffi d’un dessin animé. Depuis c’est la spirale infernale. Elle est partie en sucette avec l’affreux aux joues roses. Sa mère et moi, on n'a pas vu le piège. On croyait Jeanne bien au dessus de tout ça. On a essayé de détourner son attention avec Mimi la souris, Kirikou, le Roi et l’Oiseau, les Schtroumpfs, Tom Sawyer et le Baron de Munchäusen. Ça marche un temps. Mais dès que le gourou milliardaire réapparaît, plus rien n’y fait.
A la maison, plus personne ne peut regarder la télé peinard. Elle nous fout la honte dans tous les magasins. Elle est même impliquée dans des histoires de racket à la halte-garderie. Je sens que tout cela va mal finir. Genre chez Jean-Luc Delarue
vendredi 1 décembre 2006
Une bonne bavure

Alors franchement, qu’un flic guadeloupéen en ait eu la gâchette facile, ça va pas faire pleurer dans ma chaumière. Pour une fois qu’un noir est du bon côté de la bavure.
Quand j’étais petit, j’aimais bien le Paris Saint Germain. Mon père m’emmenait parfois au Parc. J’adorais Safet Susic et Mustapha Dahleb. Et puis un jour, à deux pas de moi, dans la tribune, j’ai vu un vieux monsieur, très noir et très élégant, avec un parapluie couvert de crachats. J’ai levé la tête et j’ai vu les rasés, deux étages au dessus, en train de se racler l’arrière gorge et de le bombarder de mollards. J’ai tellement été choqué que je m’en souviens encore aujourd’hui. Il devina mon malaise et me regarda avec un sourire. J’en avais déduit que ce monsieur apportait son parapluie tous les samedis pour se protéger des morves de ces fumiers. Depuis ce jour, pour moi, c’est tout sauf PSG. Je suis supporter du reste du monde.
Rupture tranquille

Moi aussi, j’aime bien l’oxymore. Une petite seconde d’éternité de Prévert dans un jour noir à la Baudelaire. Ces beaux collages faussement naïfs qui réconcilient les contraires. Et puis voilà que Sarkozy s’y met. La rupture tranquille. Au début, j’ai cru que c’était une blague. Un titre du canard enchaîné. De l’ironie de journaliste pour moquer la nouvelle posture du nain surpuissant. Il ne pouvait pas avoir dit ça pour de vrai.
Bah oui, moi, on m’avait dit qu’au niveau com’, cabinet, image, messages subliminaux, impact médiatique, hypnose et tout et tout, Sarkozy était blindé. Que ses conseillers auraient pu faire avaler une capote nervurée à Jean Paul II. Qu’ils lisaient dans les sondages comme Champollion dans les hiéroglyphes. Que dans sa bande, on inventait chaque jour les mots de la France qui bouge.
Franchement, la rupture tranquille, dans la bouche de Bayrou, ça m’aurait pas plus étonné depuis le coup de l’extrême centre. Mais venant de Sarkozy, je me suis demandé à quoi ressemblait cette nouvelle paire de sabots.
Autant vous dire qu' hier soir, j’ai pas hésité une seconde entre «incroyable talent» et «à vous de juger». J’ai choisi le film comique. Trop bon le nouveau sketch du ministre de l’intérieur. Quelque part entre De Funès dans la gestuelle et Desproges dans le texte. Je cite de mémoire : « pour que tout redevienne possible pour tout le monde » ; « pour aider la France qui se lève tôt, qui travaille dur plutôt que la France qui se plaint toujours, pour pas grand-chose » ; «l’ordre en mouvement»…

