vendredi 26 janvier 2007
L'hypnose du bon sens
mercredi 3 janvier 2007
Un faux rebond
mercredi 27 décembre 2006
Pierre L., abbé des cent lotis
samedi 23 décembre 2006
Noël impair
jeudi 21 décembre 2006
L'extrême droite plurielle
mardi 19 décembre 2006
Nombril Narcisse, mannequin en crampons
lundi 18 décembre 2006
Bataille et Fontaine, psychologues de masse
dimanche 17 décembre 2006
Bernard T., Saint qui touche
vendredi 15 décembre 2006
Quelque chose à nous en Helvétie
jeudi 14 décembre 2006
Une malchance pour l'égalité
Laurent B., caillasseur d'ambulances
mardi 12 décembre 2006
Je suis devenu un vieux jeune
samedi 9 décembre 2006
Pascal S, démographe crétin
vendredi 8 décembre 2006
Les rois de la gauche
Générosité ostentatoire
mercredi 6 décembre 2006
Marcof, paparazzi psychanalyste
Il paraît que tous les militants du M.T.P.T.P.C.A.C.P le jalousent à fond. Pardon pour ceux qui ne connaissent pas, le M.T.P.T.P.C.A.C.P, c'est le Mouvement du Transfert Psychanalytique Télévisé Pour la Croissance de l'Audimat des Chaînes Publiques.
C'est vrai que le jour où il demandé à Charlotte Gainsbourg -en direct- , si le clip de Lemon Incest s'apparentait pas un peu quelque part à une espèce de viol télégénique, il a failli pousser Mireille Dumas et Henri Chapier à la retraite. Il croit que tous les téléspectateurs sont comme lui, Marcof : des chirurgiens de l'infiniment intime à l'intérieur de la star. Il faut tout déballer sinon c'est pas du jeu. C'est de la triche quand c'est pas transparent, une star. C'est pas pour le voyeurisme, hein, pas du tout, c'est pour leur faire du bien, aux stars. Marcof, il avait pris option psychologie de night club dans son BEP chanteur karaoké. Et il a bien retenu la leçon : la souffrance il faut la ver-ba-li-ser. En direct, en articulant et sans se gourer de caméra. Sur le plateau d'on a du flair pour la face cachée de tout le monde, il avait tout fait tout bien pour les mettre à l'aise, ses patients. . . Ariane pour la figure de la mère rassurante, Guy Carlier comme métaphore du divan, et Marcof, à l'écoute, l'oreillette aiguisée et la bouche en cul de ballon baudruche. Et ça marche : Renaud ne boit plus entre les repas et Doc Gynéco a trouvé un maître à penser. D'ailleurs, ça marche tellement bien que M6 s'est offert Marcof cet été. Et ça, c'est une grosse perte pour le M.T.P.T.P.C.A.C.P.
mardi 5 décembre 2006
Carambar light
lundi 4 décembre 2006
Un chercheur indubitable
Un phraseur intarissable
Il y a trop de faux artistes.
Edouard L., vendeur militant
C’est ça, le déterminisme social, cette grande machine froide qui nous replace implacablement dans une catégorie proche de celles de nos parents. Seul un déclic, un heureux accident de la vie, une rencontre fortuite, un pur hasard, un court circuit anthropologique peut nous libérer de notre rôle imposé. Pour Edouard, ça s’est passé un soir d’Avril. Il venait de terminer l’inauguration de l’hyper de Courteville quand il trébucha sur une gondole du rayon lecture et bricolage. Les Héritiers de Bourdieu et une lampe de poche apparurent comme par magie. Il embarqua la torche et l’exemplaire, qu'il dévora dans la nuit. Le lendemain matin, il sentit gronder en lui une immense révolte et décida de tout plaquer pour devenir un poète engagé :
« Il est interdit d’interdire de vendre moins cher »
« Sous les pavés de saumon, deux sardines panées »
« Soyez impossibles, demandez des prix réalistes »
« Le pouvoir d’achat est au bout du crédit »
Bah quoi ?
dimanche 3 décembre 2006
Rira bien qui rira le dernier
C’est un retournement total de la relation du comique à son public : le clown se marre sur scène tandis que les spectateurs se grattent la tête, ces cons là, avec leur humour de retard. Tu comprends ? C’est le rire du futur. Du thriller comique tendu par un système de vannes à retardement. C’est un peu compliqué sur le moment, mais il paraît qu’à la fin, on va se payer une sacrée tranche de fou rire. La rigolade en différé, c’est simple mais fallait y penser.
Oui-Oui le requin
Oui-Oui avec son beau taxi, il te facture une douzaine de bagages même si t’as les mains vides. Il initie nos marmailles à la toxicomanie infantile. Ma fille est tombée dans le panneau à dix-huit mois. Il a suffi d’un dessin animé. Depuis c’est la spirale infernale. Elle est partie en sucette avec l’affreux aux joues roses. Sa mère et moi, on n'a pas vu le piège. On croyait Jeanne bien au dessus de tout ça. On a essayé de détourner son attention avec Mimi la souris, Kirikou, le Roi et l’Oiseau, les Schtroumpfs, Tom Sawyer et le Baron de Munchäusen. Ça marche un temps. Mais dès que le gourou milliardaire réapparaît, plus rien n’y fait.
A la maison, plus personne ne peut regarder la télé peinard. Elle nous fout la honte dans tous les magasins. Elle est même impliquée dans des histoires de racket à la halte-garderie. Je sens que tout cela va mal finir. Genre chez Jean-Luc Delarue
vendredi 1 décembre 2006
Une bonne bavure
Alors franchement, qu’un flic guadeloupéen en ait eu la gâchette facile, ça va pas faire pleurer dans ma chaumière. Pour une fois qu’un noir est du bon côté de la bavure.
Quand j’étais petit, j’aimais bien le Paris Saint Germain. Mon père m’emmenait parfois au Parc. J’adorais Safet Susic et Mustapha Dahleb. Et puis un jour, à deux pas de moi, dans la tribune, j’ai vu un vieux monsieur, très noir et très élégant, avec un parapluie couvert de crachats. J’ai levé la tête et j’ai vu les rasés, deux étages au dessus, en train de se racler l’arrière gorge et de le bombarder de mollards. J’ai tellement été choqué que je m’en souviens encore aujourd’hui. Il devina mon malaise et me regarda avec un sourire. J’en avais déduit que ce monsieur apportait son parapluie tous les samedis pour se protéger des morves de ces fumiers. Depuis ce jour, pour moi, c’est tout sauf PSG. Je suis supporter du reste du monde.
Rupture tranquille
Moi aussi, j’aime bien l’oxymore. Une petite seconde d’éternité de Prévert dans un jour noir à la Baudelaire. Ces beaux collages faussement naïfs qui réconcilient les contraires. Et puis voilà que Sarkozy s’y met. La rupture tranquille. Au début, j’ai cru que c’était une blague. Un titre du canard enchaîné. De l’ironie de journaliste pour moquer la nouvelle posture du nain surpuissant. Il ne pouvait pas avoir dit ça pour de vrai.
Bah oui, moi, on m’avait dit qu’au niveau com’, cabinet, image, messages subliminaux, impact médiatique, hypnose et tout et tout, Sarkozy était blindé. Que ses conseillers auraient pu faire avaler une capote nervurée à Jean Paul II. Qu’ils lisaient dans les sondages comme Champollion dans les hiéroglyphes. Que dans sa bande, on inventait chaque jour les mots de la France qui bouge.
Franchement, la rupture tranquille, dans la bouche de Bayrou, ça m’aurait pas plus étonné depuis le coup de l’extrême centre. Mais venant de Sarkozy, je me suis demandé à quoi ressemblait cette nouvelle paire de sabots.
Autant vous dire qu' hier soir, j’ai pas hésité une seconde entre «incroyable talent» et «à vous de juger». J’ai choisi le film comique. Trop bon le nouveau sketch du ministre de l’intérieur. Quelque part entre De Funès dans la gestuelle et Desproges dans le texte. Je cite de mémoire : « pour que tout redevienne possible pour tout le monde » ; « pour aider la France qui se lève tôt, qui travaille dur plutôt que la France qui se plaint toujours, pour pas grand-chose » ; «l’ordre en mouvement»…