dimanche 17 décembre 2006

Bernard T., Saint qui touche

On lui donnerait Bourdieu sans confession. En voilà un qui n'est pas un héritier. Bernard T., c'est le Frison Roche de l'Everest social. C'est pour cette raison que les fils d'énarques cherchent à l'abattre. Une tripotée de jaloux. Je vous jure, monsieur le Juge. Tout ce qu'il a racheté pour un franc symbolique, c'est le symbole qu'il faut retenir, pas le franc. Le match payant de Marseille contre Valenciennes, c'était pas vraiment de la corruption, c'était pour protéger l'intégrité physique des joueurs. Les vilains scribouillards, gauchistes comme des fils de notables, qui font croire qu'il a beaucoup licencié, ce sont des manichéens amnésiques. Son vrai but, à Bernard, c'était d'en sauver, des emplois. D'ailleurs, en termes de propriété intellectuelle, il fût le créateur d'un argument à l'efficacité éprouvée. Maintenant dans le langage du management, on ne dit plus "plan de licenciement", on dit "plan de sauvegarde de l'emploi". C'est plus joli et ça rime bien dans un curriculum vidé. C'est un précurseur, Bernard T.
Il est polyvalent. Il aime raconter qu'il a démarré sa carrière d'assistant social en vendant des télévisions à crédit. Trop forte, la stratégie marketing. Il inoculait la dépendance cathodique aux ouvriers des 30 glorieuses en leur demandant de se gaver d'ondes pendant une semaine et de noter leurs réflexions sur un petit carnet offert par la maison. Il prêtait l'écran en échange. Une semaine plus tard, il revenait avec une offre de crédit. Et ça marchait à tous les coups. Marcof et Thierry A. adorent quand oncle Bernard narre ses vieilles histoires. Le clou de la comptine autobiographique, c'est quand il raconte que ces ouvriers accrocs avaient pris l'affaire au sérieux et avaient méticuleusement consigné leurs critiques sur le petit carnet. Généralement, Thierry et Marcof demandent au public de ricaner et Bernard jette un regard amoureux à son reflet, dans ses chevalières. Il faudrait publier tout cela, dit toujours l'homme politique sans cravate qui siège à ses côtés, voulant grignoter quelques points d'applaudimètre que Bernard lui concède élégamment.
Le plus émouvant chez lui, c'est sa gestion de la pudeur au niveau de toutes les souffrances qu'il a endurées. C'est pas chez les bourgeois que t'apprends ça. Il a toujours su rebondir et c'est ce qui le rend encore beau, Bernard. Chanteur, vendeur, entrepreneur, présentateur, directeur, ministre, acteur, il sait tout faire. C'est un renard sur toutes les surfaces.

Aucun commentaire: