vendredi 1 décembre 2006

Rupture tranquille




Moi aussi, j’aime bien l’oxymore. Une petite seconde d’éternité de Prévert dans un jour noir à la Baudelaire. Ces beaux collages faussement naïfs qui réconcilient les contraires. Et puis voilà que Sarkozy s’y met. La rupture tranquille. Au début, j’ai cru que c’était une blague. Un titre du canard enchaîné. De l’ironie de journaliste pour moquer la nouvelle posture du nain surpuissant. Il ne pouvait pas avoir dit ça pour de vrai.

Bah oui, moi, on m’avait dit qu’au niveau com’, cabinet, image, messages subliminaux, impact médiatique, hypnose et tout et tout, Sarkozy était blindé. Que ses conseillers auraient pu faire avaler une capote nervurée à Jean Paul II. Qu’ils lisaient dans les sondages comme Champollion dans les hiéroglyphes. Que dans sa bande, on inventait chaque jour les mots de la France qui bouge.
Je vérifiai sans tarder que non seulement il l’avait dit lui même, rupture tranquille, avec le ton et tout, mais qu’en plus il le répétait à qui mieux mieux. Qu’il en ferait même son slogan de campagne. Mort de rire, je me suis dit, enfin, ça y est, Sarko il a craqué…

Franchement, la rupture tranquille, dans la bouche de Bayrou, ça m’aurait pas plus étonné depuis le coup de l’extrême centre. Mais venant de Sarkozy, je me suis demandé à quoi ressemblait cette nouvelle paire de sabots.

Autant vous dire qu' hier soir, j’ai pas hésité une seconde entre «incroyable talent» et «à vous de juger». J’ai choisi le film comique. Trop bon le nouveau sketch du ministre de l’intérieur. Quelque part entre De Funès dans la gestuelle et Desproges dans le texte. Je cite de mémoire : « pour que tout redevienne possible pour tout le monde » ; « pour aider la France qui se lève tôt, qui travaille dur plutôt que la France qui se plaint toujours, pour pas grand-chose » ; «l’ordre en mouvement»…
Des vannes terribles. Moi et la France qui se couche tard, on s’est vraiment bien marré. A six mois de la présidentielle, mine de rien, le chef de l’ump a troqué son kärcher contre un brumisateur : la rupture tranquille.
Quel gros malin.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

"le chef de l’ump a troqué son kärcher contre un brumisateur"

c'est la meilleure de l'année

bravo !

A quand le photo-montage de Sarko devant une cité, avec son air tout excité, et une petite bombe Evian dans la main, faisant reculer les jeunes des cages d'escalier, mouillant lamentablement leurs tarpés, et là, c'est le drame, doc gynéco s'est fait attaquer : "pas cooooool, mec" !

arnaldo gaucho a dit…

Une fois de plus on tombe dans la demagogie la plus vile du bon peuple de gauche et qui me détournerait presque d'un mouvement que j'affectionne sans bien savoir pourquoi(Je parle du PS bien sûr). Sarko par ci, Sarko par là, et Sarko il est mechant, et Sarko il mange les enfants les nuits de pleine lune, et Sarko aurait trois sexes.
Certes la vanne sur le brumisateur est bonne. Mais, à se tromper de cible, on en vient à manger des hallebardes (je vous laisse mediter celle-là)
Sarko pourrait faire un sympathique president, je ne quitterais pas la France pour autant. Segolène, Sarko, même rhetorique creuse, mêmes lendemains qui dechantent.
PS : Perso, je trouve ce blog ultra securisé.

Bric Brac a dit…

Arnaldo, tes messages me plaisent beaucoup. Je les trouve subtils comme mes crêpes beurre-sucre. Je les publie car tu es le kamikaze de tes propres argumentations. Mais je n'ai pas envie de débattre avec toi car tu ne sais pas lire. C'est vrai que je contrôle les commentaires parce qu'il faut essayer d'être un peu rigolo. Et c'est vrai que si tu continues sur ce ton, je te censure pour cause de même pas drôle.