jeudi 14 décembre 2006

Une malchance pour l'égalité

Azouz B., à le voir sourire comme ça, il est bon comme dans ses romans et vraiment c'est un modèle d'intégration de la République méritocratique. Il fait partie des gentils, au gouvernement, avec Jean Louis B. C'est tout à fait un truc à la Chirac, ça : les synthèses entre la droite réactionnaire et les nihilistes arrivistes, libéraux quand même. Azouz, c'est pour montrer que la gauche n'a pas le monopole du coeur. Alors il est sous-ministre à l'égalité des chances. Sous-ministre, parce qu' il faut y aller doucement avec l'aile droite de la synthèse. A l'égalité, mais des chances seulement, pour la même raison. Son chef, Jean Louis B., il dit que la cohésion sociale, c'est son boulot. Lui aussi, il est de la droite gentille. Un qui remonte les manches pour les pauvres, comme Azouz B.
Alors bon, c'est vrai que leur problème à eux, c'est qu'on les entend peu. L'autre problème, c'est que les rares fois où on les entend, on ne les comprend pas. Mais c'est souvent comme ça, les médiateurs. Le plus drôle, c'est quand on leur fait commenter les prises de position de Nicolas S. Nicolas S., ça se voit qu'il n'aime pas tous les pauvres, quand même. Les seuls pauvres qu'il aime, c'est ceux qui ne le restent pas. Ceux qui courent sur l'escalator social avec une inextinguible soif de réussite. Jean Louis B., lui, il doit construire de nouveaux poulaillers urbains pour la moitié de tous les pauvres et Azouz B., il anime la star academy de l'insertion diversifiée. Normalement, ils préparent le bilan social de Chirac II. Alors, quand ils se font filmer les manches remontées sur le terrain, il ne faudrait pas que Nicolas S. leur pourrisse l'ambiance à l'avance, soyons logiques. Et pourtant, le gros sabot de la place Beauvau ne cesse de mettre la zizanie dans leur délicate entreprise. Il a même été jusqu'à inventer une espèce de téléréalité policière de proximité, rediffusée régulièrement dans le droit de t'avoir, pour ruiner toutes leurs tentatives. Les pieds dans le plat de la cohésion sociale, la petite brute fait de la destruction-reconstruction d'adolescents, de jeunes flics et de pompiers des banlieues pour foutre le feu à l'opération de ravalement urbain. Si bien que personne ne parle d'Azouz B. et de Jean Louis B. Même moi, je ne sais pas trop quoi en dire.

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