"Virgin mobile, soyez enfin détendu du mobile"
Moi, quand je vois des publicités comme celle là, c'est le coup de vieux. Je me remets en question. Un profond sentiment de ringardise m'envahit. La cruelle prise de conscience que je suis tendu, que dis-je, carrément coincé du mobile. Qu'en pense Laury? Cela fait au moins 10 ans que nous faisons l'amour sans SMS. La honte pour moi. Je n'y ai même pas pensé. Pire : je ne lui ai jamais proposée d'inviter une copine qui soit chez Orange, comme nous. Je suis vraiment bidon. On pourrait s'envoyer des SMS coquins tous les trois sur une couverture poilue, nous aussi. Après, je me dis que physiquement, il faut assumer. Pour atteindre Doc G., il faut bosser plusieurs mois, sans relâche : macdo au petit déjeuner, KFC à midi, dîner chez Quick. Se laver les dents à la sauce potatoe entre chaque repas. Et puis, je suis hanté par mes complexes de mobile. Le mien date de 2003. Le Paléolithique. A l'époque, il fallait de gros téléphones pour que les ondes archaïques traversent les murs de la grotte. Il faudra que je parle de tout cela à ma sexologue.
Fasciné par le spot, j'ai fait des recherches sur le réalisateur génial de cette pub et alors là, je cite, parce que sinon, vous ne voudrez jamais me croire : «Nous recherchions une personnalité capable d’illustrer notre positionnement «Détendu du mobile» : Virgin Mobile est une marque pleine d’humour, sans a priori. Nous tenions par ailleurs à inscrire cette publicité et cette personnalité dans un univers fun et glamour, correspondant au territoire d’expression de notre marque» explique Julien Allisy, Directeur Marketing et Communication de Virgin Mobile. Les spots publicitaires, tournés par Eric Toledano et Olivier Nakache, mettent en scène 2 scenari où Doc Gynéco – qui signe ici sa première apparition dans une publicité – communique sans limite par SMS avec ses deux superbes masseuses pour leur donner ses instructions : second degré, humour, impertinence sont au rendez-vous !
Alors là, j'ai senti la pression. Déjà, je sais même pas ce que ça veut dire, moi, "territoire d'expression". Et puis je suis incapable de déceler l'humour, l'impertinence et le second degré. La honte sur moi. J'ai bêtement cru que c'était un truc sexiste classique, moi, le massage détendu du mobile, genre la playmate de collarococoricocoboy pour les jeunes d'aujourd'hui. Et là j'apprends que ça va beaucoup plus loin que ce que j'avais perçu. Et je reprends une nouvelle claque au niveau du décalage générationnel.
Le constat est sévère : à 33 ans, j'arrive même plus à saisir l'impertinence et le second degré dans l'univers fun et glamour des publicitaires adophiles.
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